lundi 4 février 2013

Silver Linings Playbook - My Review happy foldingue


Synopsis (AlloCiné) : La vie réserve parfois quelques surprises… Pat Solatano a tout perdu : sa maison, son travail et sa femme. Il se retrouve même dans l’obligation d’emménager chez ses parents.  Malgré tout, Pat affiche un optimisme à toute épreuve et est déterminé à se reconstruire et à renouer avec son ex-femme. Rapidement, il rencontre Tiffany, une jolie jeune femme ayant eu un parcours mouvementé. Tiffany se propose d’aider Pat à reconquérir sa femme, à condition qu’il lui rende un service en retour. Un lien inattendu commence à se former entre eux et, ensemble, ils vont essayer de reprendre en main leurs vies respectives.


Quelle belle surprise que ce film dont tout le monde parle et que toutes les critiques encensaient. Et je comprends pourquoi. À commencer par le casting en tous points parfait. C'est d'ailleurs la véritable force de ce long métrage, à commencer par son duo de tête.
Bradley Cooper surprend de plus en plus par la diversité et la profondeur de son jeu. Il est plus qu'une belle gueule, et il le prouve définitivement ici. Que de chemin parcouru depuis la série Alias.
Et que dire de Jennifer Lawrence, si ce n'est WHOUAH. Cette gosse (au corps de déesse à rendre jalouses toutes les gonzesses de la terre et fous de désire tous les hommes) est incroyablement talentueuse du haut de ses toutes jeunes 22 années. Je n'avais pas accroché avec ses interprétations dans The Hunger Games (mais c'est plus dû à son personnage, que je n'aimais pas, déjà dans le livre), X-Men: First Class ou Like Crazy, et pas tenté de voir le film Winter's Bone (malgré les critiques encore une fois ditérambiques et tous les prix qu'elle a reçu pour sa prestation). Mais là, chapeau. Elle est absolument charismatique et parfaite face à Cooper. Pas étonnant que le réalisateur David O. Russell (The Fighter avec Mark Wahlberg et Christian Bale) qui la considérait trop jeune pour le personnage est succombé lors de l'audition via Skype. Vue sa prestation, comme lui, on oublie les 15 ans qui séparent les deux acteurs principaux.


Mais le reste du casting n'est pas à oublier pour autant. Bien au contraire, tellement chacun donne le meilleur de soi dans ce film. Entre Robert De Niro qui donne sa meilleure prestation depuis longtemps, nous laissant un peu d'espoir pour son futur. Parce que sérieusement ses derniers rôles dans des comédies plus pourries les unes que les autres commençait à nous faire douter.
Vient ensuite Chris Tucker qui renaît de ses cendres après une certaine traversée du désert depuis le dernier Rush Hour. Il est ici très drôle, avec ce grain de folie qui caractérise tous les personnages, chacun à leur manière. Il ponctue l'histoire au gré de ses évasions.


Jacki Weaver est touchante dans le rôle de la maman/épouse qui doit gérer avec les folies et autres maniaqueries des hommes de sa vie.
Mais c'est aussi Julia Stiles, méconnaissable et aux antipodes de ses rôles habituels de gentille fille, interprétant cette femme qui émascule pas mal son mari (Randy le meilleur ami de Pat) interprété par Paul Herman qui lui donne bien le change dans ce rôle de mari au bord de la crise de nerfs.
Et n'oublions pas Anupam Kher dans le rôle du Dr Patel, fan de fooball à ses heures perdues.
Mais aussi John Ortiz, aka Ronnie le partenaire de paris du Pat Senior.
Ou encore Dash Mihok dans le rôle de l'officier de police qui arrive toujours à point nommé dans les pires situations impliquant impliquants les deux Pat et plus encore. Il apporte la touche supplémentaire de burlesque à la situation. Sans jamais pour autant ce moquer de la bipolarité du héros.


Car attention, pas question ici de rire des malades mentaux. Le propre fils de 18 ans du réalisateur étant lui-même bipolaire (il joue dans le film le jeune voisin de la famille Solatano), David O. Russell insiste sur le fait que c’est l’absurdité des situations engendrées par la maladie qui prête à rire et non pas la maladie elle-même. Et c'est d'ailleurs ce que nous faisons, nous spectateurs en visionnant le film. Nous ne nous moquons pas des personnages, mais des situations parfois limites borderline qu'ils traversent. Cela en est tant absurde, que l'on en vient à rire. Même si parfois, nous sommes à la limite de pleurer également. Justement parce que c'est une maladie bien réelle et qui, replacé dans son contexte, peut se montrer difficile à affronter au quotidien. Preuve que, comme toujours, avoir une famille soudée et des amis proches aide beaucoup. Et cela est valable pour chacun d'entre nous.


Mais avant de finir, revenons-en au titre original, moins simplet que le titre français. Silver Linings Playbook est une référence directe au poème de John Milton intitulé Comus, à l'origine du proverbe "Every cloud has a silver lining". En gros, l'expression signifie qu'il y a toujours quelque chose de positif à voir dans un événement tragique. Le titre décrivait ainsi une manière de vivre en voyant le bon côté des choses, même dans les pires moments, chose plus ou moins proche de la version française. Bien plus proche de la propre nouvelle philosophie de Pat, et bien plus littéraire et noble que ce Happiness Therapy qui n'est pas sans rappeler, entre autre, au fameux Mafia Blues (alias Analyze This en VO) avec le même de Niro. Le titre Analyse-moi ça, utilisé au Québec, était en cela bien plus proche de la réalité. Contrairement à nous, les habitants de la belle province traduisent tous les titres anglais dans la langue de Molière pour bien marquer leur "territoire" de francophiles. Mais cela a au moins le mérite d'être juste et à l'image du titre original. Contrairement à nos dirigeants cinématographiques hexagonaux qui tentent de faire in avec un franglais approximatif supposé compréhensif de la masse.

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